Voici un texte que j'ai écrit lorsque je traversais des moments de grande solitude. J'avais gelé l'enfant en moi. Plus rien n'avait de sens. Dessiner non plus. Je m'étais dépossédée de moi-même. Il a fallu que je reprenne la vie à bras ouverts, pour comprendre qu'elle était là et qu'elle m'attendait. Et la lumière est devenue de plus en plus présente, du fond des abîmes. J'ai repris mon crayon et j'ai bravé l'intellect, les pensées limitantes. J'étais la clé de ma propre cage, il a fallu que je me libère de tous ces poids. Je commence à entrevoir la Beauté de chacun et de chaque chose. Peu importe les difficultés, la Vie a été bonne de me relever le menton et de me montrer une lueur d'espoir. Même lorsque l'on n'a pas conscience de ce qui nous arrive, une main nous protège. Il n'y a pas d'arrêt de bus, il y a toujours une avancée, même d'un millimètre. Alors, n'oublions jamais qu'il y a un enfant en nous.
Ce poème était sans le vouloir une promesse d'un mieux.

L’enfant qui se sent seul


Ce soir je pense à l’enfant
qui se sent seul, car il a tout oublié.
Il a oublié le goût de l’amour et de la vie.
Alors il parle aux étoiles, aux arbres, aux pierres,
Aux ruisseaux, aux plantes, aux animaux.
Il a froid
Parce qu’il ne connaît plus la chaleur
D’un regard, d’un geste, d’une parole
Il est fermé à lui-même et aux autres
Car il croit que l’Amour
Existe ailleurs que dans son cœur.
Son cœur, il ne le sent plus, car il a gelé.
Il a raison : pourquoi aimer ?
Aimer, c’est prendre le risque de souffrir.
Alors il fuit, il se fuit.
Il n’entend pas les soupirs de l’Autre
Qui souffre comme lui, et qui se sent seul.
Celui, qui, un jour espère le retrouver
pour se retrouver.
L’enfant qui se sent seul ne l’est plus,
S’il sait que l’Amour est partout.