Ce mois de mai est bien florissant, il ne laisse pas trop de repos. Entre les projets naissants et les sorties, il faut reprendre rapidement son souffle.

L'autre jour, j'ai fait 24km de vélo avec pause pique-nique et des amis. Je ne suis pas très sportive au quotidien, mais je me suis rendue compte que "je tenais bien la route", et cela me donne un peu plus confiance en mes capacités, même si je ferais pas forcément ces distances tous les jours !

Cela donne l'occasion de réaliser que l'on peut tirer encore des forces de soi-même, et ne pas se sentir fragile. En faisant du vélo, il n'y a pas de pensées ou d'angoisses, il faut penser aux jambes qui pédalent, au soleil, au paysage qui défile.

Nous sommes aussi partis avec nos sacs à dos de randonnée, pour une semaine. Il a fallu prendre le bus, le tram, et le bus encore. Petit à petit on s'est éloignés de la ville et l'on s'est plongés dans la verte campagne.

C'est dans ces moments-là que l'on se sent un peu fou. Partir en vacances, à 20km de chez soi, c'est économique, mais ce n'est pas aussi exotique que partir en Thaïlande ou dans une autre contrée. Pourtant d'une certaine façon, on ressent un changement, ne serait-ce que pour rompre les habitudes, visiter des coins que l'on ne connait pas, louer des vélos et en faire activement !

Notre tente et le matériel tenaient dans nos sacs comme l'escargot porte sa maison sur son dos. Je savais bien que ces quelques jours n'étaient pas la vie "normale". Pourtant j'en garde le goût de vivre au jour le jour, et d'être satisfaits sur le peu d'affaires qu'on avait. Dormir, se laver, faire à manger, se balader, boire un peu de thé chaud, lire un livre à l'aide d'une lampe le soir... On recrée ailleurs que chez soi des habitudes, et on aime aussi boire le thé là-bas. J'ai beaucoup plus lu le soir dans l'obscurité de la tente, qu'en appartement ! J'ai retrouvé les gestes essentiels quotidiens. La télé ni l'ordinateur ne m'ont manqué. J'ai l'impression que de revenir à ces essentiels, m'ont aidée à me poser un peu, profiter de l'instant.

J'ai bien aimé entendre le coucou et son chant incessant, le pic vert marteler les arbres, la chouette hululer. Mais aussi : traverser des forêts en piste cyclables, visiter des lieux du coin... Par contre il était désagréable d'écouter la radio du voisin dès le matin, ou d'écouter les conversations au téléphone des gens... Cela m'a rappelé combien certains ont du mal à se détacher de leurs outils technologiques, même en plein camping.

De retour, l'appartement me parait déjà trop grand et encombré d'objets de toutes sortes. Mais j'apprécie aussi le confort retrouvé : un bon lit, être à l'abri de la pluie, bien manger...Le plus difficile sera de continuer à apprécier ma vie d'appartement, et de ne pas trop me laisser absorber par l'ordinateur... Le piège est de rêver à nouveau de partir pour fuir le quotidien.

On m'a raconté qu'une collègue de travail était revenue de Guadeloupe en vacances. De retour à son bureau, elle s'était mise à pleurer, en disant que là-bas c'était bien, et que son quotidien était nul ! J'espère ne pas en arriver là heureusement ! Les voyages ont ce pouvoir de rendre les occasions "uniques", qui permettent de bien se changer les idées et d'en profiter. Mais cela peut vite être ressenti comme de la nostalgie, que rien ne sera vécu à nouveau de la sorte. Il faut juste se dire que le quotidien a encore de bonnes choses à vivre, une journée ne ressemble pas tant à une autre, malgré les apparences.

Quelques lieux visités :
- L'abbaye de la Sauve-Majeure
- La maison de la poterie de Sadirac
- Ferme des légumes oubliés à Sadirac